C : Justement
pour tes élevages, as-tu des techniques particulières
qui s’éloignent un peu de ce que nous connaissons en
aquarium ?
D : En fait, je suis partisan
de l'utilisation de techniques simples plutôt que d’un
système trop industriel. Disons donc qu’il y a parfois
quelques petites astuces à connaître mais rien de fondamentalement
différent de ce que le passionné peut appliquer chez
lui après quelques bonnes recherches.
En fait, c’est surtout sur le volume et le nombre que va jouer
la différence. Ici tout est démultiplié pour
faire face à la demande.
C : Et côté
réussite, quel est le pourcentage ? Et y a-t-il des espèces
réfractaires en dehors, bien sûr, de celles qui n’ont
toujours pas pu être reproduites en captivité ?
D : En fait, dans l’élevage
que nous pratiquons, nous pouvons estimer que nous avons quasiment
100% de réussite, sauf accident, bien sûr !
Par exemple : nous reproduisons certaines espèces sporadiquement
chez nous à cause des fluctuations thermiques saisonnières
et certains couples sont capricieux.
La réussite en élevage provient essentiellement du
côté artisanal de nos techniques et d’une bonne
connaissance des espèces reproduites, d’où notre
limitation dans le choix du panel reproduit.
Certes nous pourrions encore augmenter notre productivité
mais cela irait vite à l’encontre de notre déontologie
: le respect du poisson. Et cela demanderait aussi un investissement
trop important pour notre structure actuelle.
Les difficultés d’élevage viennent donc essentiellement
de la manutention engendrée et des coûts que cela aurait
sur notre rentabilité. C’est pour cela que nous avons
mis un peu de côté certains Tétras au profit
des autres espèces, moins gourmandes.
Il n’empêche que certaines espèces sont quand
même très difficiles à élever ou très
peu prolifiques, nous les mettons donc de coté pour l’instant
!
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C : Maintenant que nos
lecteurs ont un petit aperçu du fonctionnement de l’Aquafarm,
abordons un peu ton quotidien.
Aussi, peux tu nous parler un peu de ton parcours
?
D : Autant que je me souvienne, j’ai
toujours été passionné par la nature et très
tôt je me suis laissé tenter par les poissons.
J’ai toujours eu énormément d’animaux
et les poissons en faisaient partie. Je me souviens d’ailleurs
de mes premières reproductions, des vivipares bien sûr,
dès l’âge de 8 ans.
Puis à partir de là, dès que je réussissais
une reproduction, je changeais de cible.
Ainsi, dès 1991, j’avais déjà reproduit
plus de 300 espèces et je suis entré en animalerie
où je me suis finalement spécialisé en aquariophilie.
Et de fil en aiguille, mes compétences (aquariophiles et
de gestion) m’ont valu de passer très rapidement responsable
de rayon, poste que j’ai conservé pendant près
de 15 ans avant de finalement reprendre l’Aquafarm.
C’est donc par passion que j’en ai finalement fait ce
métier.
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