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L'Aquafarm Paradise - L'interview de David Eustache (Suite)
C : Tu parles de l’eau
et cet élément est primordial dans notre passion et
dans ton métier.
Peux tu nous dire comment fonctionne ton «
cycle de l’eau » ?
D : En fait, l’eau est directement
pompée dans la nappe phréatique, toute proche puisque
nous sommes en plein milieu de ruisseaux, sources et marais. Il
n’y a pas de traitement à l’entrée et
l’eau arrive directement dans les bacs par goutte à
goutte.
Ainsi, l’eau polluée passe, par simple débordement,
dans une fosse de 30m³ traitée périodiquement
à la javel. Puis après une phase d’évaporation,
elle passe dans 3 étangs puis un marais pour lagunage. Et
enfin, elle rejoint le ruisseau tout proche.
Pour information, l’eau arrive à quelques degrés
et n’est donc pas chauffée. Par contre les bacs le
sont par le biais des supports des batteries, selon les besoins
de chaque espèce.
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C : Voilà
une belle installation, respectueuse de la nature environnante.
Peux tu nous détailler un peu plus le
fonctionnement de la serre ? D : En
fait, l’Aquafarm fonctionne en 2 parties : l’élevage
et l’importation-acclimatation.
Par ailleurs il y a 2 serres : une froide pour les poissons qui
préfèrent les basses températures et pour les
élevages en bassin en période estivale et l’autre
totalement tempérée et dédiée aux espèces
tropicales.
Il est aussi important de rappeler que le lieu n’est pas ouvert
au public et que nous privilégions le bien être des
poissons au décor et à l’entretien des bacs.
Cela pourrait d’ailleurs choquer un visiteur, mais il ne faut
pas oublier que la présence d’algues ne gêne
en rien les poissons et que cela peut même créer une
ambiance plus calme pour des géniteurs qui stressent facilement.
Pour gérer les 1500 m² et plus de 500 m³ d’eau,
je suis accompagné d’un apprenti et d’un salarié
qui s’occupent essentiellement du nourrissage, de la surveillance
sanitaire des poissons et de la pêche. Il s’agit d’ailleurs
d’un investissement important dans notre temps de travail,
le reste étant dédié à la réception
de nouveaux arrivages (souvent en pleine nuit), l’acclimatation,
la surveillance des reproductions, la prospection des clients et
leur livraison.
Ainsi, nous essayons de reproduire plusieurs dizaines d’espèces
(voir le détail en encadré) et nous veillons à
la bonne acclimatation des poissons d’importation. En effet,
la qualité est notre gage et nous préférons
fournir des poissons en bonne santé à nos clients,
les animaleries.
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C : Elevage
et importation sont 2 mondes vraiment différents. Alors
pourquoi jongler entre les 2 ?
D : C’est vrai que certains grossistes
se contentent souvent de gérer des flux de commandes, parfois
même sans réaliser d’acclimatation en se contentant
juste de reconditionner les arrivages.
Chez nous, cela n’arrive que très rarement (uniquement
quand le client est pressé et que nous avons une commande
spéciale pour lui) et nous surveillons les poissons pendant
au moins 10 à 15 jours pour ne fournir que des poissons de
qualité. Cette technique engendre alors pas mal de pertes
que nous prenons directement à notre charge.
Aussi, pour compenser un peu ces risques mais aussi pour ne pas
toujours prélever dans des stocks naturels (pour bon nombre
de poissons toujours prélevés dans la nature) ou tout
simplement pour ne pas être sans cesse tributaire d’exportateurs
aux pratiques parfois douteuses, nous avons décidé
de conserver une partie d’élevage.
Ainsi, nous avons surtout gardé l’élevage par
passion et amour pour nos poissons. A cela il faut rappeler que
dans le cadre d’importations, le prix de revient des animaux
vient essentiellement des coûts de transport et la qualité
s’en ressent d’autant.
Par contre, nous avons préféré centrer nos
reproductions sur certains Cichlidés américains, les
crevettes et certains vivipares de collection pour limiter les manutentions
qui sont souvent coûteuses dans le domaine de l’élevage
de tétra notamment.
De cette manière, nous pouvons proposer des poissons nés
en France et donc souvent plus résistants puisque nous maîtrisons
mieux leurs conditions d’élevage en limitant l’utilisation
d’antibiotiques et autres traitements.
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